jeudi 3 mars 2011

90210, une série superficielle ?

Petite bafouille sériephile...

J'ai eu envie de critiquer la série après avoir vu l'épisode 16 de la saison 3. Le personnage d'Emily fait beaucoup parler, effectivement "quelle garce". Certains voient en elle la méchante, la peste à abattre mais l'intrigue révèle surtout la superficialité des relations entre les autres personnages. Pour moi Emily agit donc comme un révélateur... Les adolescents de 90210 (on passera le réalisme, hein ça va de soi, je ne voudrais pas vous retenir trop longtemps) retournent sans cesse leur veste, aucun n'a vraiment d'amis puisque 90210 est basé sur les apparences. Annie se fait rejeter à tort dans la saison 2, on finit par la croire, elle pardonne à ses "amis". Et tout recommence dans la saison 3, si je m'appelais Melissa Leo* je m'écrierais : "wtf" ?! Comment peut-on s'attacher à de tels personnages ? Si j'étais Annie, je ne pardonnerais pas et je déménagerais au plus vite. Alors bien sûr cette série est ce qu'on appelle un "guilty pleasure", bien sûr...
http://www.90210.fr/newsart1784.jpg

Donc, après bilan j'estime que les seuls personnages respectables sont Annie et Ivy pour les filles, pas même Silver que j'appréciais pourtant ! (toutefois je n'ai jamais été une grande fan d'Ivy, les intrigues ne la servent pas)

Côté garçons, ça s'améliore...Liam est assez naïf, un peu maladroit et long à la détente, s'il comprend pour Emily il gardera un peu de mon estime.  Dixon no comment, je ne l'aime pas. Des arguments ? Ce n'est pas une série à arguments donc je n'en donnerai pas ! Navid est sympathique, un peu cliché de la jeunesse dorée mais le plus intellectuel de la bande. Teddy : son changement d'orientation sexuelle est bien trop soudain mais bénéfique au personnage.

Ade : ce personnage n'est vraiment pas crédible c'est comme si elle n'avait jamais eu d'enfant. Cela confirme un fait : les éléments scénaristiques et les acteurs sexys sont juxtaposés sans réelle cohérence pour faire de l'audience. CQFD.

Contrairement à beaucoup j'aimais bien Ethan dans la S1, alors peut-être que oui, il m'arrive d'aimer les personnages ennuyeux mais c'est seulement parce qu'ils sont plus réalistes. Quoique j'aime bien les personnages dingues quand ils répondent au concept de l'awesomeness de Barney (How I met your mother). Ce début de série n'était pas si mauvais, il m'avait un peu surprise d'ailleurs. En revanche la suite n'a fait que répondre à l'attente générale, donc un spin-off classique, et terriblement répétitif. En fait on nous sert presque toujours le même schéma, ça devient lassant. Les meilleurs exemples ? Annie et Naomi. La première, c'est la fille du Kansas qu'une peste discrédite, à qui personne ne fait confiance. La seconde est toujours tiraillée entre fille superficielle et fille sensible. Pour rentrer dans l'université de ses rêves, elle séduit un garçon, elle renoncera finalement, désormais elle a le béguin pour un intello mais ses yeux peinent à se détacher des mannequins bodybuildés qui baignent dans l'huile de bronzage. Prendra-t-elle le risque d'abimer son image de pin-up ? (magnifique cliché soit dit en passant, il est binoclard, geek, passionné par la chimie et il cite du latin) Le problème c'est que ce petit jeu recommence sans cesse et qu'elles n'évoluent jamais vraiment. Un pas en avant, deux en arrière. Dans la série One Tree Hill, les personnages ont connu une véritable évolution pour la comparaison il suffit d'observer Brooke. L'idée de la fille du Kansas qui débarque au milieu d'adolescentes superficielles  était une idée très classique (on pense à Summrland) mais pas mauvaise, malheureusement ça avait été très peu exploité. En fait 90210 c'est un patchwork avec quelques touches intéressantes et d'autres prévisibles et vides.

Le générique par exemple est excellent. Bon, je l'avoue : je n'y faisais jamais vraiment attention jusqu'à ce qu'on me fasse remarquer sa particularité. (honte sur moi, oui je sais... mais pour ma décharge je ne pensais pas trouver si habile dans la série, ce qui montre quand même le bon boulot de Rob Thomas lors des premières heures de la série, oui Rob Thomas ce génie qui a créé Veronica Mars, série héritière du film noir) Les chiffres 90210 apparaissent un par un, le 0 par une bouée, le 2 par une main, le 1 par une fille faisant la poirier...

California, here we come...





La superficialité n'est jamais critiquée, je ne crois pas que les déboires d'Annie y changent quelques chose, il s'agit simplement de faire de l'audience. Je ne crois pas non plus que les saisons s'organisent en  une réponse au pilot, à moins que le final soit sublime (improbable, d'ailleurs il n'est même pas certain que la série ait un final) et renvoie directement au premier épisode, c'est-à-dire à l'arrivée d'Annie et de Dixon. Toutefois ce guilty pleasure est beaucoup commenté et fait ainsi réfléchir aux relations humaines entre les personnages, un constat de bas-étage commun à toutes les séries dont on a peu à dire. On se rappellera finalement des personnages en marge et de quelques intrigues relativement bien menées, une surprise. L'homosexualité de Teddy a débarqué comme un cheveu sur la soupe, comme la plupart des intrigues mais elle se déploie en véritable atout de la saison 3, le thème est approfondi avec une subtilité étonnante.
On peut donc retenir des petites portions de la série mais sans aucune articulation scénaristique, cela  aurait été acceptable au début des années 90 mais désormais on a vu tellement mieux... Je suis d'ailleurs soulagée que Rob Thomas ait quitté le show. Il a probablement dû se retrouver dans la posture des pauvres scénaristes d'Episodes. Josh Wartz (vénéré créateur de The OC) a déjà créé  Gossip girl, ça suffit. Après Dawson's creek, The OC qui sous des apparences classiques a su briller, (une manœuvre astucieuse puisqu'elle a ainsi attiré l'audience sans sacrifier la qualité, la série n'a pas duré très longtemps mais son final compte parmi les plus réussis, ce qui est tout à son honneur), Veronica Mars, Gilmore Girls etc. on retourne aux clichés du teen drama, entraîné dans un mouvement régressif.  J'ai récemment  regardé le pilot de Skins, une série anglaise qui m'attirait peu. En attendant le prochain cycle du genre américain,  c'est une découverte intéressante, en tous cas plus que je ne m'y attendais... Une affaire à suivre. Pour en revenir à 90210 : on regarde la série en tant que guilty pleasure, si les potins, la plastique des acteurs, les intrigues tordues et les cliffhangers de fin d'épisode attirent les spectateurs (convenons-en c'est agréable parfois de se vider la tête) il est évident que le cadre du show a un rôle majeur,  car finalement le mieux réussi ne serait-il pas l'esprit californien, jeunesse dorée façon "sea, sex and sun" illustré par le générique ?

P-S  ASAP= as soon as possible. J'aurai au moins appris quelque chose avec 90210, et encore mieux grâce à Naomi ! Quant aux Oreo, vous aurez bien sûr noté que cela se dit cookie en américain...

* Melissa Leo, actrice américaine avait en effet fait scandale en jurant après avoir reçu l'oscar du meilleur second rôle féminin en 2011.

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